Payer 9,99 euros par mois pour accéder à un catalogue de plusieurs millions de titres en illimité, est-ce vraiment intéressant pour le consommateur ? Pour la majorité d’entre nous la réponse est vraisemblablement non. Si on démarre par un calcul simple, ces offres « premium » de Spotify ou Deezer représentent un coût de 120 euros par an soit à titre de comparaison une douzaine d’albums achetés sur iTunes sur la même période. Or selon Pascal Nègre le PDG d’Universal, un foyer moyen achète en moyenne 6 à 7 albums de musique par an soit environ 70 euros dépensés sur iTunes. Pour ces utilisateurs, le streaming représente donc une augmentation de budget annuel de 58%.
Mais ce n’est pas la seule problématique lié au streaming. Même si le catalogue de ses services s’étoffe de jour en jour, l’offre n’est pas encore complète. On a beaucoup parlé ces derniers mois de Taylor Swift qui a retiré l’ensemble de sa discographie du catalogue par exemple :
Dans la réalité cet exemple n’est pas une exception, des groupes comme The Beatles, AC/DC, Rammstein ou Metallica ne sont pas présents et il arrive fréquemment que des titres ajoutés à une playlist ne soit plus disponibles du jour au lendemain sans explication. Cela implique qu’en plus de son abonnement à 9,99 euros par mois, un utilisateur devra certainement repasser à la caisse via d’autres plateformes pour s’acheter les titres et les albums manquants au catalogue. Si on part du principe que l’utilisateur s’achète environ 3 albums par an à côté de son abonnement au streaming, on arrive facilement à un budget annuel de 150 euros.
La question qui se pose également est celle de la concurrence inexistante malgré le nombre d’acteurs du streaming grandissant. En effet, comment expliquer que Spotify, Deezer, MusicMe, Fnac Jukebox, Qobuz, Napster, Google Play Music… proposent peu ou prou les mêmes offres aux mêmes tarifs ? En réalité ce n’est pas très étonnant lorsqu’on sait par exemple que les quatre grandes majors (Universal, Sony Music, Warner, EMI) sont actionnaires de Spotify.
Dernier point important à préciser, lorsque vous vous abonnez à un service de streaming en ligne, vous n’êtes jamais propriétaire de votre bibliothèque de musique. Concrètement, si pour une raison qui vous regarde vous décidez de stopper votre abonnement premium, vous ne pourrez plus écouter vos albums ou playlists hors ligne ou sur mobile au tablette.
Qu’on ne se trompe pas de débat, le streaming est une réelle offre enfin intéressante pour contrer le piratage. L’industrie l’a bien compris et compte sur ce phénomène comme levier de croissance pour revenir à la situation d’avant la crise. On sait aujourd’hui que Apple est sur le point de lancer son offre de streaming musical. Comme au début des années 2000, le géant à la pomme tenterait de faire baisser le tarif de la musique numérique via un abonnement à 7,99 $ par mois, chose qu’avait déjà tenté Google avec Play Music avant de revenir à 9,99 $ mensuel.
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